Jean-Pierre Mesmaeker

Jean-Pierre Mesmaeker n’est plus.
Tout le monde se l’arrachait. Tout le monde aimait sa compagnie. Tout le monde appréciait son savoir faire. Il faisait partie des équipes d’électros de cette première génération d’opérateurs. Il n’y avait pas grand chose dans notre pays dans ces années 50/60. Il y avait quelques hommes qui y croyaient et il était de ceux-là. L’entreprise cinématographique n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. Les conditions étaient difficiles, je ne veux pas dire que les heures supplémentaires tuaient les gens à cette époque, mais c’était la lourdeur du matériel qui usait les énergies et modérait le travail. Jean-Pierre ne rechignait pas à l’effort. Nombreux le respectaient aussi pour cela mais pas que pour cela car il était honnête et avait aussi ses humeurs bien placées qui nous rappelaient à l’ordre, exigeait de nous que nous prenions en compte que nos exigences ont des limites, nous jeunes petits opérateurs fraîchement prétentieux à peine sortis de l’Insas ou d’autres écoles. Il me l’a fait comprendre et il aurait pu aujourd’hui donner une leçon à un marché qui se dérégule avec d’autres exigences et d’autres valeurs. Il a aimé ce qu’il faisait et nous aimions ce qu’il faisait. Puis d’autres générations sont arrivées et il s’est retrouvé un peu écarté.
Mais au delà de toute l’estime, j’ai conservé de lui un décapsuleur en laiton qu’il m’avait un jour prêté pour ouvrir la petite mousse de fin de journée au cul du camion. J’en prends soin.
Repose en paix, cher Jean-Pierre.
Michel Houssiau.

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